Par Marc Anglaret

Préfacé par Stéphane Hessel, résistant et co-rédacteur de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, ce livre est composé de 26 chapitres, de A à Z. Ces chapitres alternent entre des exemples précis de cas de désobéissance (Base élèves, la Poste, Pôle emploi, …) et des analyses plus générales (par exemple l’intéressant chapitre C sur les rapports entre la conscience et le droit), le tout complété par une dizaine d’annexes.

Le premier chapitre est consacré à Alain Refalo, professeur des écoles, le premier « désobéisseurs », auteur en novembre 2008 de la fameuse lettre ouverte à son inspecteur, intitulée « En conscience, je refuse d’obéir », qui est aussi le titre du livre qu’il vient de publier aux Éditions des îlots de résistance.

On lira avec un intérêt le chapitre Q : « Que font les syndicats… ou le grand désarroi des confédérations », dans lequel il apparaît (sans surprise, diront certains) que Sud Éducation fut le seul syndicat à soutenir clairement et dès le départ les désobéisseurs dans l’Éducation nationale, dont certains étaient adhérents à d’autres syndicats ou non syndiqués. On retrouvera d’ailleurs, dans d’autres chapitres, des preuves concrètes d’un soutien comparable des syndicats de l’Union syndicale Solidaires dans divers secteurs professionnels (énergie, poste, etc.).

Le chapitre T est logiquement consacré à Henry David Thoreau (écrivain américain, 1817-1862), auteur de l’opuscule intitulé La désobéissance civile (édition des mille et une nuits), première théorie « moderne » sur ce sujet (encore une saine lecture !).

En des temps où le désespoir syndical peut gagner beaucoup d’entre nous, La désobéissance éthique est un livre qui redonne confiance dans notre pouvoir d’agir efficacement sur la société.