Facteurs en grève dans les Pyrénées-Orientales
par
Bureau de Sud Poste 66
Les facteurs de Rivesaltes, Espira, Claira et Cabestany sont en lutte depuis plus de 90 jours, soutenus par les syndicats SUD POSTE et CGT FAPT. Ils luttent notamment contre les restructurations permanentes, les suppressions d’emplois, la sécabilité (faire faire certains jours à un facteur la tournée d’un autre, dans le but de supprimer des postes de remplaçants), les dépassements d’horaires, la souffrance au travail et la casse du service public postal.
Ces mots d’ordre ne sont malheureusement pas nouveau : les salariés de la Poste ont payé cher le changement de statut de l’établissement en société anonyme entre 2008 et 2010. Ce qui est inédit dans ce conflit, c’est l’attitude de la Direction de la Poste. Lors des mouvements précédents, comme le dernier en date à Thuir début 2015, elle appliquait, dans une certaine mesure, une politique de dialogue et d’ouverture à l’égard des grévistes, que ce soit dans les négociations ou dans les salaires versés aux grévistes (en échelonnant les retenues sur salaire sur plusieurs mois). Cette politique d’ouverture, même minime, est désormais révolue :
Les négociations se font au compte-goutte (une entrevue par semaine, alors que les syndicats en demandent une tous les deux jours).
Le contenu même de ces négociation est révélateur de l’intransigeance de la direction : face aux dénonciations des suppressions d’emplois, elle ne donne que des réponses qui font porter le poids de ces suppressions sur les postiers : il faut « rééquilibrer les tournées », « apprendre à mieux travailler », « fusionner », mettre en place des « renforts » jusqu’à la mise en place de la nouvelle organisation, etc.
La direction a récemment diffusé un tract (non signé, bien entendu) destiné aux usagers, dans lequel elle dénonce l’irresponsabilité des grévistes en opposant le droit de grève au « devoir » de distribuer le courrier.
Enfin et surtout, la direction tente de mettre un terme au mouvement de grève avec une brutalité inouïe : les grévistes de Rivesaltes et de Cabestany ont vu leur paie du mois de février s’élever à… ZÉRO EURO ! Oui, vous avez bien lu ! Cette disposition, certes légales, n’est cependant quasiment jamais appliquée dans des mouvements sociaux, qui plus est visant à défendre la qualité du service public et les conditions de travail.
Pour toutes ces raisons, les facteurs en lutte font appel à votre solidarité : envoyez un chèque à l’ordre de Sud Poste 66 ou de la CGT FAPT 66 (avec la mention « Solidarité Rivesaltes » ou « Solidarité Cabestany » au dos) au 2 boulevard Poincaré - 66100 Perpignan.