SUD : L’ENNEMI

mercredi 12 mars 2008
par  Sud éducation 66

Par Patrice Bégnana

François Hollande, le premier secrétaire du Parti Socialiste, s’est choisi un ennemi : SUD. Un entretien avec le journal Sud-Ouest daté du 29 novembre 2007 le laisse entendre.

Quel était le contexte ? Les cheminots, les électriciens, les gaziers étaient en grève pour défendre leurs retraites. La presse, écrite et audiovisuelle, ne désemplissait pas de reportages sur les syndicats. SUD Rail était présenté comme le syndicat radical. Les étudiants étaient en grève contre la loi LRU. Des assemblées générales votaient le blocage de certaines facultés. SUD-étudiant était présenté comme le syndicat radical.

En abrégé, SUD apparaissait comme un nid de gauchistes et/ou d’anarchistes, guettant le moment favorable pour transformer des grèves de privilégiés en mouvement révolutionnaire. La république était en danger. La démocratie, la vraie, la représentative, celle de Nicolas Sarkozy et de l’UMP était menacée. On pouvait lire sous la plume de brillants éditorialistes que les assemblées générales n’étaient qu’une répétition des Soviets. Et chacun sait que la politique de Staline était le résultat des décisions des Soviets d’ouvriers, de paysans et de soldats.

Bref, François Hollande exprimait ainsi tout le mal que les authentiques démocrates, les vrais libéraux, les purs républicains, les hommes de gauche doivent penser de SUD.

L’ennemi ! Non pas l’adversaire, non pas une conception du syndicalisme avec laquelle on n’est pas d’accord. Non : l’ennemi. Celui à qui on fait la guerre. Celui qu’il faut éliminer par tous les moyens.

Que revendique “SUD”, pour utiliser cette abréviation, pour être considéré comme l’ennemi ou, comment dire… l’axe du mal ? Une retraite décente. Des conditions d’études décentes.

Voilà l’ennemi que François Hollande, premier secrétaire du parti socialiste s’est choisi.

Qui sont ses amis ?
Ce ne sont ni Pierre ni Yann.