Je suis allée à Lorient...

vendredi 2 janvier 2004
par  Sud éducation 66

Je suis simple adhérente « de base », militante débutante. J’ai été volontaire pour assister au Congrès National de la Fédération des Syndicats Sud Education, parce que depuis les mouvements du printemps dernier, j’ai comme envie de m’investir davantage dans les luttes syndicales. Et on m’avait dit « qu’assister à un congrès est très formateur ».
Le congrès devait donc être pour moi l’occasion de mieux découvrir le syndicat, c’est en tout cas ce que j’en attendais.

Arrivée à Lorient le 17 novembre vers 17h, la ville est grise et pluvieuse, elle le restera d’ailleurs pendant les 5 jours que nous passerons ici. Nous découvrons la salle Cosmao – Dumanoir. Des murs gris immenses, aucune fenêtre, seulement quelques plantes vertes derrière la tribune, c’est là que nous passerons toutes nos journées.
Ayant fait la route avec Nicolas, nous retrouvons sur le parking nos camarades des P.O., Benjamin et Rodolphe qui ont fait chacun le trajet avec des personnes de la fédé et de Sud Paris.
L’immersion est immédiate, la douche aussi. Il suffit de quelques minutes pour saisir l’ambiance. L’air est quelque peu électrique. Les premiers soucis font jour, les conflits se cristallisent.
Il est demandé à certaines structures de justifier le nombre de leurs mandats (nombre d’adhérents incompréhensible, part financière fédérale non reversée, …).
Il y a ceux qui s’expliquent sans arrière-pensée (nous, par exemple) et puis, une petite minorité bien sûr, qui s’enlise dans des explications peu claires, ou qui retourne l’accusation en criant au complot. Le conflit sera résolu démocratiquement, et les mandats acceptés.
Cependant, nous comprenons vite qu’il y a des divergences, des camps, et qu’il faudra choisir le nôtre. En effet, peut-on parler à l’un sans vexer l’autre ? Certains votes font que l’on est nécessairement fiché, non pas en « pour ou contre une idée », mais davantage en « avec untel ou contre ». Ensuite le raccourci est facile avec « ami ou pas ».

Les quatre jours du congrès sont très riches en débats, idées. Heureusement, le congrès n’est pas que conflits de personnes. C’est surtout de très nombreux thèmes abordés, tels que précarité, laïcité, fonctionnement de la fédé… (pour le détail, il faut se référer au compte rendu que les adhérents du département ont dû recevoir par courrier courant décembre).
Il y a beaucoup de choses nouvelles pour moi, beaucoup de choses à retenir. Il m’est parfois difficile de comprendre et saisir tous les enjeux d’un débat. Mais je suis venue bien accompagnée, les camarades des P.O. ne me laissent pas me perdre, leurs éclaircissements sont souvent précieux !

Aussi important que les débats qui se tiennent dans la salle de congrès, il y a ceux qui continuent dans le bar ou les escaliers fumoirs. C’est d’ailleurs là que se créent les contacts, que se tissent les réseaux de connaissances.

Plusieurs semaines ont passé depuis notre retour. Sur un plan personnel, le congrès a tenu ses promesses, je me sens moins novice, plus familière avec les enjeux de nos luttes et prises de positions. Les « dinosaures » de notre syndicat ont pour moi maintenant un visage, ils sont un peu plus humains et beaucoup moins pachydermes…
Sud Education est un jeune syndicat. Certes, beaucoup de fragilités me sont apparues. Mais justement, tout est à construire, tout est à venir. Et, nous, jeune structure au sein de ce jeune syndicat, il nous appartient de prendre notre place, et aider Sud Education à se consolider.

Pauline Gairin