INTERVENTION SUR L’ORDRE DU JOUR DE LA SEANCE DU CONSEIL SUPERIEUR DE L’EDUCATION DU 18 MAI 2006

samedi 10 juin 2006
par  Sud éducation 66

Point 1 : CONTRE le projet de décret relatif à l’apprentissage junior

Cette mesure, présentée par le Premier ministre comme une réponse à la crise des banlieues et aux violences urbaines, constitue un recul historique inacceptable. En effet, la loi sur l’égalité des chances ouvre la possibilité pour les jeunes de travailler en entreprise dès 14 ans et de signer un contrat d’apprentissage – qui est un contrat de travail – dès 15 ans au lieu de 16ans, ce type de formation professionnelle étant présenté comme un remède aux problèmes de l’échec scolaire.

SUD éducation dénonce cette loi, considérant que :
- L’enseignement professionnel ne peut être dissocié d’un enseignement de culture générale.
- L’apprentissage ne doit pas se substituer à l’enseignement professionnel en lycée.
- L’apprentissage est le moyen pour les employeurs de disposer d’une main d’œuvre malléable et bon marché plutôt que d’assurer la transmission des savoirs.
- En tant que contrat de travail, le contrat d’apprentissage répond aux difficultés de recrutement dans certains secteurs, le bâtiment et l’hôtellerie par exemple, où les conditions de travail sont désastreuses.

Ce n’est pas dans ce contexte que nos élèves en difficulté trouveront l’estime de soi ; et c’est un mensonge que de faire croire que les entreprises sont prêtes à accueillir des élèves en rupture scolaire, voire en errance.

C’est donc à l’éducation nationale et dans le cadre de ses établissements scolaires, d’assurer la formation professionnelle des jeunes, d’encadrer les stages. Dans ce cadre se pose la question de la revalorisation du travail manuel par un salaire étudiant-lycéen.

Point 2 : CONTRE le projet de décret relatif au contrat de responsabilité parental

Depuis quelques années, l’accent mis sur la lutte contre l’absentéisme s’est transformé en grande cause sécuritaire. L’approche qui consiste à poursuivre pénalement les parents défaillants est détestable car un tel « contrat » signé par des parents dit « défaillants » n’a pas de sens, sauf à s’inscrire dans une logique de contrôle social et au final de criminalisation des pauvres.

Nous appelons les chefs d’établissement à ne pas se faire complice d’une telle entreprise en refusant de procéder au « signalement » auprès du Conseil Général.

Fédération Sud Education