INDÉPENDANCE SYNDICALE

vendredi 10 février 2006
par  Sud éducation 66

De la beauté des journaux et plaquettes… Et des papillons aussi ? Mais non, juste les journaux et les plaquettes.
Pour financer un projet, il y a deux possibilités :
1) Le sponsoring, pour ceux qui ne comprennent pas l’anglais, ça veut dire qu’on va voir des entreprises et qu’en échange de l’affichage d’un logo, à condition qu’on fasse de la pub pour cette entreprise quoi, elle nous donne de l’argent. Qu’elle était gentille, mais ouiiiiii. Gentille la tretreprise.
2) Le financement par l’impôt. Alors, là c’est des gens élus, qui représentent les citoyens et qui décident de financer tel ou tel projet.

Un de ces système nous semble anti-démocratique, lequel ? Vous avez deviné ?

Alors, voilà, je veux faire une plaquette, une belle plaquette toute en couleurs, cartonnée et tout, ou alors, un beau journal syndical tout en couleurs, agréable à lire et tout et tout. Alors, je commence par utiliser les cotisations syndicales ou les recettes de l’association, ou les subsides de l’état, selon que je suis une administration, une organisation syndicale ou un mouvement pédagogique. Et puis, je me rends compte que je ne pourrai pas mettre autant de pages que je le voudrais, ou pas assez de couleurs, ou pas de papier cartonné. Alors, je vais taper aux portes de la MAE, de la MAIF, de la MGEN, de la banque populaire, du crédit agricole, de la poste, de la SNCF, de la souris verte… Alors, bien sûr, aucune de ces entreprises ne mérite d’être trempée dans l’eau ou dans l’huile, ni d’être transformée en escargot tout chaud.
Mais, plusieurs questions se posent, si ce que je mets dans ma plaquette ne plait pas à tel ou tel sponsor, suis-je prêt à prendre un papier pas terrible, moins de couleurs ? La liberté d’expression est-elle soluble dans le sponsoring ? Le choix de financer un projet ou pas, est-il un choix politique ? Toute action est-elle politique ? Le choix de soutien financier de tel projet par telle entreprise est-il politiquement contrôlable ? Par le citoyen ? Le consommateur ? L’actionnaire ?

Nicolas Lambert