Troisième trimestre, examens... Les élèves ne doivent pas être pénalisé-e-s

lundi 15 juin 2020
par  Sud éducation 66

Fédération SUD éducation

À l’heure où la réouverture des écoles, des collèges et des lycées se fait dans la précipitation, les enseignant-e-s sont confronté-e-s aux enjeux des examens et des conseils de classe du troisième trimestre. À la veille des conseils de classe, les décrets et les arrêtés sur le brevet et le bac sont loin de tout régler.

La position du MEN reste incohérente et injuste :
• Règles du jeu changée en cours de route alors que les élèves ne travaillent pas de la même manière à l’approche du bac.
• Contrôle continu peu représentatif car ne reflétant qu’une partie de l’année déjà largement perturbée depuis le 5 décembre.
• Bulletins de 3e trimestre sans moyenne qui risque de valoriser les lèves ayant participé à l’enseignement à distance et dévalorisant les autres.
• Changement de règles pour les jurys et des diplômes maisons.
• Prise en compte des appréciations favorables du livret scolaire sans aucun moyen réel d’apprécier le travail fourni pendant le confinement.
• Mise à disposition des jurys des taux de réussite et des mentions attribuées aux établissements d’origine des candidat-e-s faisant ainsi une discrimination entre établissements.

Les positions de SUD éducation :
• Redoublements très hypothétiques car impossibilité d’accueillir, dans les établissements, d’éventuel-le-s redoublant-e-s, aggravé par le nouveau bac.
• La seule solution rationnelle, et la plus équitable à ce stade, sera donc d’attribuer les examens (CFG, DNB, CAP, BEP, BAC, E3C pour la spécialité en fin de 1ère, BTS) à l’ensemble des candidat-e-s. Le niveau général n’en sera guère affecté. Ce qui affecte l’acquisition des savoirs, ce sont les suppressions de postes qui se poursuivent dans le secondaire, l’augmentation des effectifs, la précarité généralisée dans le supérieur et l’absence de dispositif de remédiation. Plus largement, l’ensemble des réformes s’empilent et dégradent toujours plus le service public d’éducation.
• Un bulletin de 3e habituel n’est pas acceptable (pas assez de notes). SUD éducation appelle à compléter les livrets scolaires de la manière la plus favorable aux élèves avec des appréciations du type : « X ou Y mérite d’obtenir le [BAC, DNB, CAP…] ».
• Pour SUD éducation, les enseignant-e-s doivent mettre en œuvre, en fonction des décisions qui seront prises par les équipes, des solutions pour que les notes soient le moins pénalisantes possible, pour l’orientation ou l’obtention des examens au contrôle continu.
• Enfin, l’accompagnement des élèves dans leurs choix d’orientation n’a pas pu se faire dans des conditions acceptables, et s’est montré extrêmement chronophage et anxiogène pour les enseignant-e-s chargé-e-s de le faire. En particulier, Parcoursup a été maintenu tel quel en triant les futur-e-s étudiant-e-s et en les mettant sous pression : de nouveau, nombre d’étudiant-e-s se trouveront sans affectation ou subiront une affectation par défaut. En cette fin d’année, il est maintenant trop tard pour reprendre à zéro un dialogue avec l’élève et sa famille pour l’aiguiller dans le choix d’une autre orientation quand celle qu’il ou elle a demandé semble inadaptée. SUD éducation conseille aux enseignant-e-s d’appuyer le plus possible le choix des élèves, notamment dans les conseils de classe, afin de ne pas imposer une orientation que l’élève n’aurait pas choisie. En cette période de crise sanitaire, la machine du tri social suit son cours : ne la laissons pas broyer toujours plus d’élèves !