FÉDÉRATION DES SYNDICATS SUD ÉDUCATION Déclaration liminaire au CONSEIL SUPÉRIEUR DE L’ÉDUCATION – Séance du 18 mai 06 –

samedi 10 juin 2006
par  Sud éducation 66

La montée de la précarisation suscite aujourd’hui la révolte légitime de toute une jeunesse placée sous la menace angoissante de licenciements sans motif, tels que prévus par le Contrat Première Embauche. La mobilisation de la jeunesse a trouvé un écho dans toute la société et a mis en échec le CPE. Ce n’est qu’un début. C’est la loi dite « pour l’égalité des chances » qu’il faut abroger.

On retrouve cette même volonté de précarisation dans le projet de loi CESEDA (Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et Demandeurs d’Asile). L’objectif affiché du gouvernement, c’est : “l’immigration choisie”, celle de la main-d’œuvre, déterminée par les seuls besoins du marché du travail, contre “l’immigration subie”, celle des conjoints, des enfants. Même les étudiants autorisés à venir étudier en France seront impitoyablement sélectionnés.

La fédération des syndicats SUD éducation, son Union syndicale SOLIDAIRES, prennent toute leur place dans ce combat pour l’abrogation de ces lois iniques. En particulier :

Nous ne laisserons pas expulser nos élèves : Intervention d’ouverture au Congrès de la fédération des Syndicats SUD Education, Clermont-ferrand, le 9 mai 2006 (extraits)

Aujourd’hui dans notre pays, des enfants, des adolescents, de jeunes majeurs, nos élèves, sont traqués jusque dans les écoles. Ils sont arrachés de leur classe, séparés de leurs camarades, pour être enfermés avec leurs familles dans des centres de rétention que le rapport Mermaz qualifiait déjà en 2001 d’« horreurs de la République », ce que vient de confirmer Gil Roblès, le commissaire européen aux droits de l’Homme. Puis ils sont expulsés vers des pays où leur avenir est menacé.

Des mineurs isolés sont chassés du territoire français dès leur majorité. Des hommes et des femmes sont menottés, bâillonnés, ligotés sur un siège d’avion. Tous ont fui la misère, la guerre, la violence… Ils se sont réfugiés chez nous pour manger à leur faim, vivre dans des conditions décentes et dans la sérénité.

Or, des lois de circonstance, des circulaires et des pratiques administratives organisent la traque des étrangers, leur rejet et leur expulsion du territoire français. Ils sont ainsi contraints à la clandestinité et à la misère qu’elle engendre. Malades, ils n’ont pas accès aux soins. Travailleurs illégaux, ils sont dans une totale dépendance vis-à-vis de leurs patrons et sont confrontés à la précarité, la surexploitation et le non-droit.

Cette politique est indigne des principes qui fondent une démocratie.

Devant l’ampleur des protestations dans les établissements scolaires, le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, a annoncé qu’il n’y aurait aucune expulsion de familles avec un enfant scolarisé, en cours d’année scolaire. Outre qu’une fois de plus l’annonce était mensongère, elle programmait des expulsions massives pour les mois de juin, juillet et août.

Nous refusons que certains élèves ne soient pas dans leur classe à la rentrée de septembre.

Nous appelons à signer massivement la pétition de RESF (Réseau d’Education Sans Frontières), « Nous les prenons sous notre protection », dans laquelle les signataires déclarent : « Nous ne laisserons pas commettre ces infamies en notre nom. Chacun avec les moyens qui sont les nôtres, nous leur apporterons notre soutien, notre parrainage, notre protection. S’ils nous demandent asile, nous ne leur fermerons pas notre porte, nous les hébergerons et les nourrirons ; nous ne les dénoncerons pas à la police. » (Seul le prononcé fait foi).

Fédération Sud Education