CONSEIL PÉDAGOGIQUE : EN RANG PAR DEUX !

dimanche 10 septembre 2006
par  Sud éducation 66

On sait l’indiscipline foncière du corps enseignant, sa nature frondeuse. Aussi, après le succès des remplacements de courte durée, était-il urgent que la circulaire de rentrée invite les chefs d’établissement à mettre en place une des grandes innovations répressives de la loi Fillon : le conseil pédagogique.

Un chef d’établissement qui nomme en s’appuyant sur un consensus dont il est le garant en dernière instance, une étrange assemblée où se côtoient des professeurs de disciplines différentes et pour certaines, totalement nouvelles : les professeurs principaux de seconde, ou de terminale avec les bonnes vieilles matières, une pincée de chefs de travaux. Pour quoi ? Non pas pour concevoir véritablement avec des dotations horaires globales à la hauteur quelque innovation que ce soit, non, il s’agit d’ordre et de discipline. La participation à cette instance est là pour satisfaire les différents appétits de pouvoir. Accorder au chef d’établissement un pouvoir pédagogique en attendant de lui donner le choix de “son” personnel. Instaurer le règne des petits chefs. Et puis, touche par touche, faire disparaître la liberté pédagogique, car le mot liberté, dans la novlangue des néolibéraux signifie : précarité et obéissance aux puissances d’argent.

Au risque de paraître “négatif”, de rejeter la “positive attitude”, de paraître refuser les “réformes” – autre mot de la novlangue – n’hésitons pas à mettre en œuvre, face aux pouvoirs, le mot profond d’Alain : « Penser, c’est dire non. »

Patrice Bégnana