Comment assurer nos missions avec une telle DHG ?

mardi 24 février 2015
par  Sud éducation 66

Colette Hybert

À l’instar de nombreux collèges, et en particulier celui de PIA, la rentrée 2015 s’annonce très difficile à ELNE : perte de 34 heures par rapport à la dotation 2014 alors qu’il n’y aura qu’une dizaine d’élèves en moins dans cet établissement. Mais voilà : les calculs se font désormais sur la base de 30 élèves par classe !

  • Comment, dès lors, soutenir les élèves en difficulté pour lesquels les 575 heures d’accompagnement éducatif vont être supprimées, car redistribuées, si l’on en croit l’administration, dans les collèges classés REP (Réseau d’Éducation Prioritaire) ! À ce sujet, il est déplorable que la situation de cet établissement n’ait pas été mieux prise en compte, sachant qu’à un critère près, il répond aux exigences qui déterminent cette attribution. Il faut savoir que, par ailleurs, la commune d’Elne a été récemment classée zone urbaine défavorisée.
  • Comment permettre concrètement une réelle prise de parole de nos élèves (dans les cours de langues en particulier) alors même qu’on été créées des classes bilangues et bilingues (pour lesquelles le collège d’Elne a reçu le label « Étoile ») ?
  • Comment travailler en tâches d’expérimentation en Physique et SVT ?
  • Comment mettre 30 élèves en activité en informatique ou en ateliers, quelle que soit la discipline ?
  • Comment assurer la gestion de tels groupes dans des locaux vétustes et souvent exigus ?

Dans la série des mauvaises nouvelles, la structure ULIS (les Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire sont des structures d’accueil, dans un collège ou un lycée, d’un petit groupe d’élèves présentant le même type de handicap), à l’origine prévue pour une dizaine d’élèves, voit ses effectifs augmenter à moyens constants, fragilisant donc la prise en charge de ce profil d’élèves.

De plus, on apprend que les classes de 3ème PrépaPro partout en France seront transférées à la rentrée prochaine en lycée. Dans le cas du collège d’Elne, ce sera le lycée d’Argelès qui devrait faire son ouverture en septembre prochain. Si on peut comprendre les raisons d’un tel rattachement, c’est une offre de parcours qui disparaît dans notre collège alors qu’elle répondait profondément aux besoins de certains de nos élèves de 4ème.

Dans ces conditions, les missions ambitieuses, rappelées entre autres dans les lettres de rentrée de nos différents IPR, vont vraiment devenir des « missions impossibles »… et c’est insupportable !

Il est bon de rappeler l’étude américaine STAR [1] qui démontre bien que la taille des classes est déterminante dans la réussite de nos élèves. Une des plus importantes recherches américaines effectuées auprès de 11 000 élèves montre en effet que les classes de 13 à 17 élèves permettent aux écoliers de gagner 8 places sur 100. Les effets positifs se font sentir dès lors qu’on passe de 20 à 15 élèves ou de 15 à 10 mais demeurent insignifiants lorsqu’elles passent de 40 à 20 !


[1Sur l’étude STAR, lire par exemple l’article La preuve par STAR de Nico Hirtt :
http://users.skynet.be/aped/Analyses/Articles2/SmallClasses.rtf