Budget 2022 de l’Education Nationale : il faut arrêter la saignée !

lundi 31 janvier 2022
par  Sud éducation 66

Communiqué de la fédération SUD éducation

L’adoption du budget 2022 à l’Assemblée nationale et l’annonce du nombre de postes ouverts aux concours de l’enseignement laissent craindre le pire pour l’avenir du service public d’éducation. Les conditions de travail se dégradent chaque année du fait des suppressions de postes.
Un budget insuffisant
L’annonce de la forte augmentation du budget dans l’EN est à nuancer puisque l’importante inflation limite l’impact de cette hausse. Ensuite, si on la rapporte au PIB, on observe que la part consacrée à l’éducation est en baisse constante sous Blanquer, passant de 6,8 % à 6,6 %. Enfin, alors que le gouvernement crée des postes à la Défense, à l’Intérieur et à la Justice, l’Éducation demeure laissée pour compte.
Toujours moins d’enseignant·e·s
Depuis le début de son mandat, le ministre de l’EN a supprimé 7900 postes dans le second degré, soit l’équivalent de 166 collèges. Pourtant, le ministère prévoit une augmentation de 24 000 élèves à la rentrée 2022. […] On observe les conséquences de ces suppressions de poste sur le terrain puisque, selon les territoires et les disciplines, les absences longues ne sont plus remplacées et certain·e·s élèves sont sans enseignant·e·s depuis le début de l’année. Ces manques sont particulièrement importants dans certaines matières professionnelles sacrifiées par le Ministère.
Une diminution du nombre de postes au concours
Pour la prochaine session, ce sont 216 postes qui disparaissent aux concours externes du CAPES, notamment en mathématiques, en lettres, en anglais, tout en restant stable pour l’agrégation. Cette baisse du nombre de postes conduit à une augmentation du nombre d’élèves par classe, à compromettre les remplacements et à faire diminuer le nombre d’enseignant·e·s fonctionnaires dans les établissements d’éducation prioritaires où les agrégé·e·s sont moins nombreux. Le ministère impose le modèle d’un enseignement à deux vitesses avec le remplacement progressif des enseignant·e·s fonctionnaires en éducation prioritaire par des enseignant·e·s non-titulaires, moins formé·e·s et plus précaires.
AESH : des augmentations en trompe-l’œil
Le budget 2022 prévoit la création de 4000 postes d’AESH, néanmoins cela correspond uniquement au volume de personnels AESH qui accéderont à la CDIsation après 6 ans de travail en CDD et qui étaient auparavant rémunéré·e·s sur les budgets des établissements.
Le privé, grand gagnant du quinquennat Blanquer
L’enseignement privé va bénéficier d’une augmentation des versements de l’État de 3 %. L’augmentation des programmes du privé est deux fois supérieure à celle du secteur public. Si le ministre Blanquer est indifférent aux manques de remplaçant·e·s dans le service public d’éducation, il est particulièrement attentif à cette question quand il s’agit de l’enseignement privé puisque les dépenses de remplacement augmenteront de 8 millions à la rentrée prochaine dans le privé. De même, la loi pour l’école de la confiance, qui prévoyait de rendre obligatoire la scolarité à partir de 3 ans, a permis un transfert des moyens (100 millions d’euros) du public au privé afin de prendre en charge l’ouverture d’écoles maternelles privées.
Pour SUD éducation, ce budget 2022 est inacceptable. SUD éducation revendique un plan d’urgence pour l’éducation afin d’imposer les ouvertures de postes nécessaires au service public d’éducation.