Depuis la décennie 80, nous vivons une crise du syndicalisme dont le patronat et l’Etat ont largement profité en menant une offensive sur les conditions de travail et d’emploi (mise à mal des statuts, précarisation, allongement de la durée du travail, appauvrissement/démantèlement des services publics) et la protection sociale (retraites, sécurité sociale, assurance chômage),ceci dans le but de satisfaire les actionnaires des grands groupes. Si les luttes avaient disparu du temps de la gauche au pouvoir, depuis 1995, elles ont repris mais se heurtent à l’intransigeance, à l’arrogance, au refus de négocier du patronat et de l’Etat.

De tels bouleversements ont été accompagnés d’une mutation du champ syndical. Notre syndicalisme se veut une réponse appropriée à la configuration socio-économique actuelle. Il essaie de développer les pratiques intercatégorielles et interprofessionnelles, en inscrivant systématiquement les revendications particulières et la défense des personnels dans une contestation plus globale. Ce syndicalisme met au coeur de son analyse la critique de la précarité et de la flexibilité comme mode d’organisation des sociétés et s’oppose à la marchandisation de nos vies. En se démarquant de la soumission des uns au nouvel ordre socio-économique et de l’étroitesse corporatiste des autres, il cherche à offrir un modèle alternatif mieux adapté aux luttes actuelles et à venir. Ce syndicalisme s’appuie sur la base, donne aux assemblées générales le pouvoir dans les luttes, refuse les hiérarchies syndicales : c’est le syndicalisme que portent les SUD.

Si nous ne parvenons pas à construire une alternative crédible et mobilisatrice, les mêmes causes économiques, sociales et idéologiques, produiront encore les mêmes effets.

Aujourd’hui, la droite a fait passer en force son « réformisme » à elle : ultra-libéralisme sur le plan économique, répression sur le plan social et autoritarisme sur le plan politique. Ce qui nous menace est la transition vers une société dans laquelle les libertés politiques et sociales seraient effacées au seul profit de la liberté économique.

SUD propose de se rassembler pour résister et pour construire une autre école, une autre société.