RASED SABORDÉS, ÉCOLE SACRIFIÉE, ÉLÈVES ABANDONNÉS

dimanche 18 mars 2012
par  Sud éducation 66

Par Francis Maury

Politique à haut risque pour les élèves en difficulté, et pour tous les élèves en général.
À partir de la rentrée 2012, plus de 250 000 élèves par an n’auront plus d’aides spécialisées...

Pour le département des PO, 16 écoles sont touchées par une mesure de fermeture contre 17 ouvertures seulement. 19 ouvertures de plus eussent été nécessaires pour accompagner la hausse démographique (+332 élèves à la rentrée). RASED  : les fermetures de 20 postes E et 7 postes G, soient 27 fermetures. REMPLACEMENTS  : suite à une refonte des postes tous les collègues (ZIL, TMB maladie, TMB F.C) seront obligés de participer au mouvement, et l’addition est lourde : 11 postes supprimés. La dégradation des moyens de remplacements reste un élément majeur de la dégradation des conditions de travail comme de la qualité des enseignements. Mesures techniques d’encadrement pédagogique : 3 postes supprimés.

La nouvelle carte scolaire révèle un véritable abandon du service public d’éducation. L’école tout entière est touchée avec des conséquences tragiques pour les plus fragilisés de ses élèves : RASED massivement supprimés, augmentation des effectifs par classe, dégradation des formations initiale et continue des maîtres, diminution des postes de remplaçants, abandon de la scolarisation des 2 ans, conditions dégradées de scolarisation pour les élèves en situation de handicap.

Le ministère a décidé de tirer à boulets rouges sur les postes des RASED et saborde ainsi le seul dispositif gratuit d’aides spécialisées à l’intérieur de l’école, déjà largement attaqué et sinistré depuis 2008. À nouveau des milliers d’élèves sont sacrifiés, sous couvert d’une dette publique qui masque en réalité une vision ultralibérale de l’éducation.

Attaquer les RASED, c’est supprimer le regard bienveillant des enseignants spécialisés sur les élèves en difficulté. C’est laisser des enfants, pour lesquels la réponse pédagogique du maître de la classe n’est pas suffisante, s’enfoncer résolument dans l’échec scolaire, la violence ou l’exclusion. C’est ne plus accompagner les familles et délaisser des enseignants désarmés par des enfants qui n’apprennent pas. C’est externaliser la difficulté scolaire vers le secteur privé en renvoyant aux familles la responsabilité et la charge d’en supporter le coût.

Quoi qu’on pense de l’aide personnalisée et des stages, ils ne peuvent en aucun cas remplacer les RASED. Chacun le sait, depuis les collègues jusqu’à l’Inspection générale qui l’a clairement exprimé.

La difficulté scolaire est complexe et multiforme. L’école a besoin de professionnels spécialisés, pour croiser les regards et enrayer l’échec scolaire. Les conséquences de ce naufrage coûteront très cher à la société.

L’école est menacée, il est urgent de la défendre !