Quel avenir pour les RASED ?

lundi 18 décembre 2017
par  Sud éducation 66

Anne Pagès

Le RASED, Réseau d’Aide Spécialisée aux Élèves en Difficulté, doit fonctionner normalement avec un psychologue scolaire, deux maîtres E (maître d’adaptation), un maître G (rééducateur). Pour les maîtres E et G, leur spécialisation résulte de formations particulières qui, il y a quelques années, duraient au moins une année entière. Des rapports existent qui montrent l’importance de cette prise en charge et les résultats qu’elle obtient.
Depuis quelques années, depuis la présidence de Sarkozy et du ministre de l’éducation Luc Ferry, le RASED est l’objet d’attaques régulières : les collègues qui partent à la retraite ne sont pas remplacés, d’autres voient leur poste carrément supprimé et se retrouvent devant des classes, d’autres encore se sont retrouvés mis à disposition comme personnel ressource.
Le résultat est que les réseaux sont incomplets ou couvrent des secteurs démesurés. Par exemple, dans le département, le secteur du Vallespir couvre 26 écoles, de Villelongue-dels-Monts à Prats-de-Mollo, et 2 600 élèves. Le Rased est actuellement constitué de 4 personnes, deux psychologues scolaires contractuelles, un maître E (ils étaient 5, il y a encore 10 ans) et un maître G. C’est sur ces 4 personnes que repose la dure mission d’éteindre le feu, dans des écoles dans lesquelles les difficultés sociales et pédagogiques se multiplient, ainsi que les difficultés d’ordre psycho-affectives. Or, le Centre Médico-Psychologique de Céret est passé de 5 jours d’ouverture à 3 jours. De plus, un projet de fusion avec celui de Port-Vendres est en cours, et ce serait à Saint-André que la prise en charge aurait lieu. Plus d’une heure de route de Prats-de-Mollo ou de Cerbère.
Et ailleurs ? Toujours dans le 66, les collègues du spécialisé dans la circonscription de Saint-Cyprien ou celle de Prades ont beaucoup de mal à continuer à faire leur travail. En Seine-Saint-Denis, 20 postes ont été créés cette année. En Haute-Garonne, un seul enseignant spécialisé par circonscription, qui doit avoir du mal à travailler en équipe… Dans l’Hérault, il y a eu la création de 4 réseaux complets mais tous les postes n’ont pas été pourvus, faute de formation. Ce qui ressort de cet état des lieux, c’est qu’il n’y a plus aucune cohérence territoriale : l’Éducation nationale en matière d’enseignement spécialisé n’existe plus. Chaque académie, chaque Dasen, chaque circonscription fait ce que bon lui semble. Et l’existence des Rased dépend essentiellement du soutien de l’IEN, qui a confiance dans le fonctionnement du Rased… ou pas.