Voici ce que l’on peut découvrir en tant qu’enseignant·e lorsqu’on partage une classe à mi-temps avec un·e stagiaire. Les conditions dans lesquelles ils et elles sont amené·e·s à travailler sont effarantes. On connaissait déjà l’aberration de cette formation initiale qui fait que les stagiaires doivent préparer à la fois le concours et leur master 2 en plus de la prise en charge d’une classe à mi-temps. Comme si prendre en main une classe était facile et ne prenait pas énormément de temps… Sans parler de l’obligation de travailler en mi-temps « perlé » (un jour sur deux). Mais après enquête, on découvre d’autres aberrations…

Tout d’abord, il faut savoir que l’administration ne leur laisse aucun répit et que pour « contrôler » l’assiduité, ils font pression au barème. Ainsi, une stagiaire qui avait raté une demi-journée pour cause de grève de la CTPM s’est vu retirer un dixième du point d’indice. De ce fait, elle est pénalisée lors des mutations lorsque le tri s’opère au barème.

Ensuite, sous prétexte de ne pas pouvoir individualiser les examens de groupe ou en déplacer un, une autre stagiaire a été contrainte de quitter momentanément une classe transplantée en cours de séjour, pour faire quarante-cinq minutes de route à l’aller, présenter son exposé en 10 minutes puis de refaire quarante-cinq minutes de route pour revenir devant ses élèves.

Sans parler des cours à la Faculté d’éducation de l’Université de Montpellier qui sont rarement adaptés aux situations que les stagiaires rencontrent sur le terrain, tant au niveau des contenus que de la gestion de classe.

Et tout cela en s’assurant le silence des stagiaires par une pression sur l’obtention de leur titularisation…

Plusieurs ont craqué cette année, d’autant que les classes proposées ne sont pas toujours situées dans des zones « tranquilles », ce qui génère du stress et des difficultés supplémentaires.

Et ce n’est évidemment pas mieux dans le secondaire...