L’enseignement professionnel scolaire remis en cause

vendredi 2 janvier 2004
par  Sud éducation 66

En marge du « Grand Débat sur l’Ecole », le ministère vient d’entamer une négociation sur 5 thèmes dont les deux principaux sont :
« Diversifier les modalités d’enseignement et élargir le champ d’intervention des enseignants » et « L’aménagement du temps de travail »

L’intention est claire : réintroduire les notions de flexibilité, de polyvalence, de productivisme à l’école.

Pour ce qui est de la flexibilité et de la polyvalence, le ministère projette de :
- permettre aux professeurs du second degré d’exercer volontairement dans leur discipline dans le type d’établissement de leur choix, après éventuellement un temps d’adaptation : des certifiés et agrégés en Lycée Professionnel (LP), des Professeurs de LP en Collèges ou classes post-bac…
- favoriser, dans le même esprit, le temps partagé d’enseignement aux élèves entre tous les types d’établissement du second degré et entre les niveaux d’enseignement…

On entre donc dans une démarche de suppression de statuts et de polyvalence des fonctions.

De plus, le parlement est en vois de voter dans sa loi sur la formation professionnelle un nouveau « contrat de professionnalisation » (500 000 en deux ans) qui aura pour conséquence de faire basculer dans un « statut » de salariés en formation par alternance élèves, étudiants ou chômeurs. Comment ne pas voir poindre à l’horizon la fin du lycée professionnel ?

Ne nous trompons pas non plus sur le caractère du volontariat, il est un prétexte à modifier les statuts et permettre ensuite n’importe quelle forme de pression (menace de suppression de postes par exemple).

Pour ce qui est du productivisme dans l’aménagement du temps de travail, il est prévu de :

- mettre en œuvre l’annualisation du temps partiel,
- un dispositif de mise en réserve d’HSA pour aménager son temps de travail,
- possibilité d’aménager le temps de travail sur tout ou partie de la carrière.

Il s’agit là de permettre la mise en œuvre de la polyvalence, l’adaptabilité des services enseignants à un public protéiforme et de supprimer la différence formation initiale, formation continue. Les enseignants devront s’occuper de jeunes en alternance avec des formations annualisées et réduites correspondant non aux exigences de sa mission d’enseignement, mais à celles aléatoires du marché.

Nous réaffirmons :
- le droit à une formation diplômante pour tous les jeunes et tous les salariés,
- et notre volonté de voir maintenu les statuts des enseignants et formateurs (GRETA, AFPA…)

Rodolphe Mazure